L’année de la sortie d’Audition, Takashi Miike a déjà réalisé 37 films depuis ses débuts huit ans plus tôt. Son crédo ? Même si son histoire est nulle, il se doit de frapper l’esprit du spectateur avec au moins une scène folle. Et c’est ainsi qu’à la fin des années 1990, il est le principal pourvoyeur de dingueries venues du Japon et devient culte avec une grosse poignée d’œuvres souvent affublées d’un solide pet au casque. Mais avec quelques œuvres plus contemplatives, il commence à démontrer la réelle étendue de sa palette de cinéaste. Une mue qui s’achève avec Audition, adaptation d’un roman de Ryu Murakami. Le film qui va transformer Miike en auteur à part entière. Cette chronique de mœurs sur la superficialité des relations homme/femme dans une société japonaise profondément patriarcale vire au thriller vénéneux avant un final d’anthologie toujours aussi insoutenable aujourd’hui, et dont la simple évocation vous fera inévitablement fredonner un « kili kili kili » glaçant. Inoubliable.