Le court-métrage Best Wishes to All de Yûta Shimotsu avait tapé dans pas mal d’yeux lors de sa tournée des festivals en 2021. Parmi les globes oculaires impactés, ceux, et pas des moindres, d’un certain Takashi Shimizu. Le réalisateur de The Grudge prend le jeune cinéaste sous son aile pour lui permettre de transformer l’essai. Une transformation qui tient plus de la transfiguration, tant cette version longue de Best Wishes to All vient donner un nouveau souffle à l’horreur nipponne : un climat étouffant, une tonalité déstabilisante oscillant entre l’épouvante et le grotesque, un discours fort, une mise en scène rigoureuse… La prise de conscience cauchemardesque de l’héroïne (excellente Kotone Furukawa), qui voit son idéalisme humaniste confronté à la réalité des rouages écrasants de nos sociétés modernes, donne peu à peu à cette exploration des secrets enfouis d’un petit village une dimension universelle qui fait froid dans le dos. Imparable.