Brad Anderson fait partie de ces « unsung heroes » qui n’ont cessé de dédier leur carrière au genre sans jamais vraiment percer auprès du grand public, mais avec une régularité qualitative et quantitative qui force le respect. En plus d’avoir réalisé des épisodes des meilleurs séries des années 2000 (The Shield, Sur écoute, Treme, Boardwalk Empire, Fringe, The Killing, Peacemaker…), il a signé au fil des ans quelques pépites cultes (Session 9, The Machinist) et des thrillers et des récits surnaturels toujours dignes d’intérêt (The Call, L’Empire des Ombres, La Fracture). Blood se montre absolument digne de ce parcours, puisque le film ne transige jamais avec son sujet, qui fait par ailleurs très mal : que feriez-vous si votre enfant devenait un monstre assoiffé de sang ? L’impact sur le spectateur est décuplé par le jeu à fleur de peau de la toujours excellente Michelle Monaghan, la mise en scène très assurée d’Anderson et ce petit plus qui fait tout le sel du film, à savoir une ouverture vers une dimension surnaturelle énigmatique, menaçante, symbolisée par cet arbre mort qui se fait réceptacle de tous les maléfices possibles.
Un « grand petit film », un vrai.