En revoyant la scène d’introduction de Poltergeist, une idée folle née dans la tête de Ben Leonberg : pourquoi ne pas faire un film d’horreur entièrement du point de vue d’un chien ? Aventureux, il se lance dans ce projet avec son propre toutou, Indy, qui n’est absolument pas un chien dressé ou habitué à l’exercice. De fait, le film a été tourné sur plusieurs années pour s'adapter au rythme et au bien-être d’Indy, véritable acteur principal sans en avoir conscience. En huis clos, avec une équipe minuscule, Ben Leonberg et sa compagne Kari Fischer (productrice du film) ont construit chaque scène autour des réactions instinctives de leur chien, en usant de méthodes douces : sons, jeux, friandises… Ces choix radicaux, intelligents et sensibles confèrent au film une authenticité rare, où l’émotion et la tension naissent directement de la relation entre l’animal et son maître. En brouillant les pistes, changeant les codes, et en filmant uniquement à hauteur de truffe, Good Boy est une expérience à la fois immersive, déroutante et profondément émotive. Car au-delà de la simple histoire de maison hantée, le film devient un récit universel sur la loyauté, la peur de la mort et l’amour inconditionnel, explorant ce flou troublant, cet entre-deux mondes, que nos fidèles compagnons perçoivent, mais que nous ne pouvons, ou ne voulons, pas voir.