Proche dans son concept du Monstre est Vivant de Larry Cohen, Grace s’avère être un bien meilleur remake (officieux) que celui, officiel, sorti la même année. Paul Solet accouche d’une œuvre dérangeante et viscérale, portée par une Jordan Ladd bouleversante en mère prête à tout pour un enfant revenu d'entre les morts. Réduits à des figures patriarcales effacées, les hommes sont relégués à la marge d’un drame profondément féminin. Car c’est bien la douleur maternelle qui est au cœur du film, et le courage qu’elle incombe, cristallisés dans un duel étouffant entre mère et belle-mère. Passée une esthétique un brin "téléfilmesque", Grace déploie une body horror insidieuse et explore intelligemment le trauma, la tristesse et le deuil, poussant l’amour et la dévotion maternels jusqu’aux confins de l’horreur.