En mêlant histoire de fantômes et amère réalité sociale, le réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante parle de son pays et de ses injustices, catapultant au cœur du film un puissant discours sur la corruption et l'immunité nauséabonde des puissants. La Llorona est donc un film de maison hantée politique et poétique, diffusant une horreur sourde et inextricable, mise en lumière par un sens du cadre et du découpage vertigineux. Les fantômes de La Llorona naissent d'une culpabilité inextricable, des victimes venues délivrer une justice dont le monde des vivants n'a pas su faire acte.