Longtemps resté invisible en France, Lake Mungo a lentement et légitimement gratter son statut de film culte au fil des ans. Ce (faux) docu true crime arrivé bien avant les heures de gloire du format, nous entraîne dans une enquête de disparition vénéneuse et labyrinthique sous influence “Twin Peaksiennes”, jouant brillamment sur les zones de flou et les faux-semblants. Chaque témoignage, chaque photo, chaque frame devient un fragment piégé qui nous aspire dans les veines du récit. Film hanté par le pouvoir trompeur des images, Lake Mungo implique directement le spectateur, l’invitant à scruter tous les plans et recoins obscurs, tel un enquêteur obsédé. Car aux confins de l’image, dans la fine frontière entre l’écran et la réalité, le fantôme d’Alice Palmer semble nous attendre, tapi dans l’ombre, à la limite du hors champs. Un sommet du found footage et du cinéma d’horreur australien.
