La formule found footage est souvent synonyme de moyens réduits et de mini-budget. Mais cela n’a peut-être jamais été aussi vrai qu’avec Life of Belle. Avec la somme dérisoire de 300 $, le réalisateur Shawn Robinson signe un film artisanal et résolument amateur, dans le meilleur sens du terme possible. Devant la caméra, ses proches et sa famille donnent vie à un récit anxiogène vécu à travers les yeux de Belle (incarnée par Syrenne Robinson, sa propre fille donc). Elle livre une performance d’une justesse troublante, renforçant l’immersion et la terreur croissante face à l’horreur qui s’immisce insidieusement dans son quotidien. L’originalité du film réside ainsi dans ce choix de point de vue : celui, littéral, d’une petite fille de huit ans, qui filme avec sa propre caméra. Cette perspective enfantine nous fait vivre de l’intérieur la lente désagrégation d’un environnement familial rongé par un mal inconnu. Le film de famille ultime ? En tout cas, un petit tour de force DIY à ranger aux côtés de Leaving D.C. et Exhibit A, ces œuvres minimalistes qui ont tout compris à l’art de faire très peur avec très peu.