Légende absolue des effets spéciaux et de la stop motion (la première – la seule ? – trilogie Star Wars, Indiana Jones et le Temple Maudit, Willow…), Phil Tippett a commencé à tourner des images pour Mad God lorsqu’il travaillait sur RoboCop 2 en 1990. Mais la révolution numérique annoncée par Jurassic Park le convainc que la stop motion est un art voué à disparaître, et il abandonne le projet. Deux décennies plus tard, il décide de le ressusciter et tourne sur plusieurs années, avec l’aide de membres de son studio, ce cauchemar analogique tordu et obsédant qu’est Mad God. Cette descente aux enfers surréaliste et cryptique constitue un déploiement de savoir-faire artisanal absolument sidérant qui ne cesse d’atomiser nos rétines, tout en exploitant le potentiel horrifique de la technique de la stop motion, avec à l’arrivée l’impression d’avoir arpenté les rêves dantesques d’un artiste aussi fou que génial.