Un an après Guerre des Gangs à Okinawa et un an avant le premier Combat Sans Code d'Honneur, Kinji Fukasaku approfondit sa refonte brutale et pop du vénérable genre du yakuza eiga (films de yakuzas) avec Okita le Pourfendeur, dernier et plus célèbre volet d’une saga qui permit au génial acteur Bunta Sugawara de devenir l’une des stars du studio Toei. Fukasaku devient ainsi le principal artisan du jitsuroku eiga, films de yakuzas plus portés sur le réalisme et la violence exacerbée. Caméra à l’épaule dans les ruelles étroites et les bouges locaux, cadrages baroques d’une urbanité ayant dévoré les dernières traces du mode de vie féodal, affrontements furieux aux poings, aux armes blanches et à feu… Okita le Pourfendeur concentre toutes ces fascinantes caractéristiques en y ajoutant une belle histoire d’amour tordue et tragique qui donne à son classique schéma de rise and fall le supplément d’âme nécessaire pour marquer les mémoires.
