Après deux échecs douloureux : Æon Flux, saboté en post-prod, et Jennifer’s Body, détruit par une campagne marketing complètement aux fraises, Karyn Kusama revient à un cinéma indépendant plus libre et épuré, loin des contraintes de studios et des pressions financières. The Invitation, c’est donc un budget très modeste (1 million, le même que sur son premier film, Girlfight) mais une hargne artisanale bien présente. Le film prend la forme d’un huis clos pervers où une soirée entre amis d’apparence innocente glisse insidieusement vers l’horreur absolue. Une menace indicible, quelque chose d’invisible qui se fissure… et au milieu de tout ça, Logan Marshall-Green, magnétique et ravagé, se pose en point d’ancrage émotionnel déroutant. Le final, sec, brutal, inattendu et pourtant terriblement logique, transforme le malaise en effroi, pour un crescendo macabre d’une précision chirurgicale et d’une efficacité bluffantes.