Comptant aujourd’hui parmi les très grands cinéastes européens grâce à des films comme Oslo, 31 août, Julie (en 12 Chapitres) ou Valeur Sentimentale, Joachim Trier à le très bon goût de ne pas exclure le fantastique et l’horreur de sa palette cinématographique. En témoigne ce très beau Thelma, coécrit par son complice de toujours, le talentueux Eskil Vogt (réalisateur de The Innocents). Conte initiatique qui pourrait rappeler la structure du fondamental Carrie, le film fusionne poésie et angoisse pour montrer l’éveil d’un pouvoir et les coercitions morales imposées par la société et la religion. La performance subtile d’Eili Harboe accompagne idéalement la mise en images à la fois gracile et puissante de Trier, et le tout nous offre l’un des films fantastiques les plus fins et lyriques du cinéma européen dans années 2010.