En 2016, lorsque sort Creepy, cela fait neuf ans que Kiyoshi Kurosawa a délaissé le genre dans lequel il excelle, le thriller horrifique, pour explorer des domaines plus intimes, comme le drame fantastique ou la romance SF. Inutile de dire que ce retour était attendu au tournant, d'autant que le cinéaste double la mise cette année-là avec Le Secret de la Chambre Noire, passionnante tentative de francisation de ses élans fantastiques. Creepy récompense notre attente avec la création d'un des méchants les plus mémorables de la filmo du cinéaste, le voisin Nishino, campé par un terrifiant Teruyuki Kagawa. Kurosawa déploie patiemment les rets d'un piège impitoyable, jouant avec notre perception, notre empathie, pour mieux nous manipuler avec cette science du rythme faussement indolent et du cadrage anxiogène qu'il maîtrise sur le bout des doigts. Implacable.