Pour son premier film, Rose Glass frappe très très fort. Portrait extrêmement actuel et tout en nuances d’une sévère aliénation religieuse, Saint Maud nous fait ressentir la douleur d’une âme malade à travers une relation ambiguë et touchante qui vire à l’affrontement psychologique dévastateur. Chaque élément du film (mise en scène, lumière, décors) participe d’une montée de tension douloureuse et inconfortable qui débouche sur un final aussi crève-cœur qu’ironique. Un film quasi-parfait et la naissance d’une grande réalisatrice, qui a confirmé sa singularité avec son film suivant, le très beau Love Lies Bleeding.