Stopmotion est le premier long-métrage de Robert Morgan, maître de l’animation image par image et déjà auteur d’une œuvre foisonnante : une grosse quinzaine de courts-métrages, dont certains sont proposés ici en bonus. Entre étrangeté malaisante, surréalisme macabre et horreur poétique, le travail de l’artiste anglais est fascinant et unique en son genre. S’il n’a jamais considéré le passage au long comme une finalité en soi, Morgan semble trouver dans ce format l’occasion d’explorer plus en profondeur les tourments de la psyché humaine et les dérives de la pulsion créatrice. Dans ce récit cauchemardesque au relents autobiographiques, Aisling Franciosi (The Nightingale) incarne avec brio une réalisatrice de films en stop motion qui se laisse peu à peu engloutir par son art, jusqu’à une perte totale de repères où la frontière entre création et destruction s’efface. Un choc visuel envoutant qui mélange les prises de vues réelles et l’animation pour sublimer, dans un tourbillon de folie viscérale et cathartique, l’art de son créateur.