Longtemps resté dans la fameuse Black List hollywoodienne (ces scénarios brillants mais jugés trop risqués pour être produits), The Voices trouve sa rédemption en atterrissant entre les mains de Marjane Satrapi (Persepolis), qui parvient à en faire un objet pop rouge sang. Avec son goût pour l’irrévérence et son sens de l’absurde, elle transforme ce qui aurait pu être une comédie horrifique un peu sage en un thriller schizophrène acide et sombre, mais aussi terriblement drôle. Ryan Reynolds y livre une triple performance jouissive : celle Jerry, un type sacrément paumé, mais aussi des voix de son chat sociopathe et de son chien moralisateur, incarnations de sa conscience en guerre. Entre malaise latent et rom-com malade, The Voices distille une douce folie et une poésie monstrueuse, jusqu’à devenir un petit bijou inclassable.